posté le 24-05-2013 à 13:26:58
un politique aporte du soutients aux eleves exclu du bac
Gabon : Bruno Ben Moubamba vole au secours des élèves exclus du BAC
Le Secrétaire politique de l’Union du Peuple Gabonais (UPG,
Opposition), Bruno Ben Moubamba a décidé de soutenir pour des raisons
humanitaires plus de cinquante élèves de terminale exclus par le
ministère gabonais de l’Education Nationale pour fraude et irrégularités
diverses. Dans une interview accordée à notre rédaction sur les lieux,
il revient sur les mobiles de son acte.
by gabonlibre
Bruno Ben Moubamba : Je suis là en tant que Secrétaire politique
de l’Union du Peuple Gabonais (UPG) pour une assistance humanitaire à
des élèves de classes de terminale privés de passer le bac 2013 en dépit
du bon sens à mon humble avis. Parce que le ministre de l’Education
nationale a pris la décision sous prétexte de fraude et inscriptions
irrégulières pour les empêcher de passer cet examen. Il en a rétrogradé
certains, d’autres ont été exclus, ce ne sont pas des choses que l’ont
fait au 3e trimestre.
Je crois que tout le monde peut l’entendre quels que soient nos
bords politiques. Il s’agit de deux mille enfants de terminale qui sont
l’avenir du pays. On ne prend pas ce genre de décision de manière
improvisée et au 3e trimestre. Il n’aurait pas dû le faire. Sur ce site
de Notre Dame de l’Assomption, il y a des jeunes qui ont des espoirs de
cause qui font une grève de la faim, donc je ne peux pas les laisser
seuls, je viens leur apporter mon concours pour que l’opinion nationale
et internationale se saisissent de ce problème afin qu’on laisse passer
ces derniers le bac et l’examen en décidera. Ce ne sont pas les ennemis
de l’Etat, ce sont nos petits frères, nos petites sœurs, nos enfants.
Pour la plupart, il y a des problèmes dans tout le système
éducatif, pourquoi ce sont les terminales qu’il faut sanctionner ? Je
voudrais m’adresser directement au Chef de l’Etat en disant monsieur le
Président, votre ministre a un véritable problème car depuis qu’il est
arrivé à son poste, il est temps que vous vous en sépariez, car cela ne
concerne pas seulement les décisions qu’il vient de prendre. Regarder
vous-même monsieur le Président, un élève de classe de 3e peux avoir 14
de moyenne et ne pas aller en classe de seconde parce qu’il n’a pas
obtenu le Brevet d’études du premier cycle (BEPC) c’est totalement
irrationnel.
On dit qu’on supprime le concours d’entrée en 6e en même temps on
le reporte sur l’examen du CEP. Ce qui veut dire que même si vous avez
une bonne moyenne au CM2 si vous n’avez pas le CEP vous n’allez pas en
6e, c’est aberrant. Le ministre de l’Education nationale fait dans
l’improvisation, et n’est pas un exemple à l’émergence à la gabonaise
malgré ses déclarations. Il faut que le président de la République et le
1er ministre tirent les conséquences. Lui-même a dit qu’il ne reviendra
pas sur sa décision sinon il démissionnerait.
Je voudrai dire aux autorités gabonaises que ce que fait le
ministre de l’éducation nationale n’est pas bon pour le pays. On ne peut
pas stigmatiser des jeunes sur un coup de tête. Je terminerai en disant
que j’ai dans mes mains un arrêté du ministre Alexandre Sambat de 1987
qui dit qu’il y a des lois d’indulgence que sont les conseils de classe
qui décident si un enfant peut passer en classe supérieure avec une
moyenne située entre 9,5 et 10. Mais celui-ci n’a jamais été remis en
cause, d’où le ministre Moundounga sort-il une nouvelle décision sur
laquelle il s’appui pour dire que pour passer il faut avoir 10 ou plus
de 10/20 ? Il y a des lois et des décrets alors qu’il s’appui sur la loi
».
Infos Gabon : Quelles sont les raisons de votre soutien envers ces
jeunes ? Est-ce parce que vous êtes vous-même spécialiste de grèves de
la faim ou c’est pour des raisons humanitaires ?
Bruno Ben Moubamba : Je les soutiens parce que je suis un acteur
politique, non violent. Vous savez, dans le combat politique, nous avons
le choix entre la violence pour se faire entendre, moi je fais parti
des acteurs de la nouvelle vague qu’on peut parfois considérer comme des
utopistes. J’assume ce rôle en tant que catholique car nous qui faisons
la grève devant la cathédrale c’est symbolique. Moi, je suis un acteur
non violent qui prône la non violence dans la politique, je les
soutiens parce que la grève de la faim est un acte de revendication, un
acte non violent, il y a une existence spirituelle qui s’adresse à la
conscience individuelle des gouvernants ou de ceux qui ont le pouvoir.
C’est à eux de nous dire s’ils ont une conscience ou pas, s’ils
sont sensibles à la souffrance des gens ou pas. Lorsque vous regardez
les animaux par exemple, on pense que l’agressivité est une
caractéristique animale et que les hommes qui se comporteraient de
manière agressive sont des animaux mais c’est faux. Les animaux
n’attaquent pas les animaux de leur propre espèce. Les chimpanzés dont
nous sommes génétiquement plus proches n’ont pas de disputes ou des
agressions qui dépassent. Ils font tout pour demeurer et faciliter les
relations pacifiées dans les clans.
Et même l’homme n’est pas agressif ou méchant de nature. Le
caractère d’agressivité, il le développe parce qu’il est privé d’une
chose qu’il devient agressif, et c’est un comportement que l’on observe
dans les parcs animaliers ou les zoos. Plus ils sont confinés, plus ils
sont agressifs. Je suis ici pour continuer mon combat, d’homme non
violent en faveur du changement au Gabon et cela se fera sans violence,
sans haine envers qui que ce soit. Ni contre le PDG, ni contre telle
personne. Je souhaite juste que le pays avance, le pays progresse et
c’est cela le désir de tous les gabonais. Pour l’instant, ce qui se
passe avec les élèves de terminale c’est un signe de régression et face à
cela, on ne peut pas dire laisser nous avancer. J’en appelle à la
conscience des gouvernants.
Infos Gabon : Vous avez parlé de l’émergence à la gabonaise, c’est quoi selon vous, un autre slogan ?
Bruno Ben Moubamba : On dit que certains enfants sont exclus pour
faux et usage de faux, mais après avoir discuté avec ces derniers, il y a
ceux là qui n’ont pas eu de moyenne et qui se sont inscrits
régulièrement, mais cependant après que l’office a validé leur
inscription ils sont exclus. A partir du moment où la direction générale
des examens et concours valide une inscription, il n’y a aucune raison
de revenir en arrière, dans ce cas ça ne sert à rien d’avoir un office
du bac. Ceux que l’on incriminent en disant qu’ils ont fraudé en
achetant des bulletins à la gare routière, il faut que l’on apporte la
preuve, que le ministre apporte la preuve et quand bien même se sera le
cas, les lois gabonaises permettent aux élèves de faire un recours une
fois qu’ils sont mis en cause.
Mais au regard des faits, cela s’est fait en fin d’année comme si
on voulait sacrifier une génération, comme si on voulait faire dans
l’agressivité. Je trouve que ce n’est pas responsable pour des gens qui
dirigent un état parce que les élèves gabonais ne sont pas les seuls qui
font dans la fraude, la fraude est généralisée encore qu’il faut la
prouver. Encore une fois, deux mille c’est trop, nous demandons
simplement que ces élèves passent le bac. Il faut dénoncer cette
improvisation et la rajouter à toutes les erreurs du ministre
Moundounga.
Parmi ces erreurs il y a trois mois de grève à l’université, les
réformes discutables du BEPC et du CEP. L’émergence à la gabonaise, à
mon avis sachant que l’Afrique centrale est le futur pôle émergent du
continent au regard des richesses qu’il y a et dont fait partie le
Gabon, l’émergence est une notion économique et non une notion
politique. Suite à cela nous remarquons que l’on mélange chez nous ces
deux notions. Hors lorsqu’on dit pays émergent, c’est un pays qui a les
infrastructures, qui a une éducation en pointe, qui a la technologie,
qui est aussi très avancé.
On le voit avec le Brésil, la Chine. Au Gabon, nous avons tord de
mettre l’émergence à la sauce politique. L’émergence à la gabonaise est
une chose qu’il faut manier avec prudence, car si le président a voulu
parler d’émergence, il faisait allusion au développement du Gabon, mais
lorsque nous entendons certains parler, on constate que l’émergence, la
rénovation ce n’est pas pareil. On est dans la politique. Il faut
arrêter avec les mélanges de genre, car si on veut l’émergence il faut
que cela soit économique et sur les questions économiques l’opposition
est prête à apporter sa contribution non pas en se faisant acheter.
Infos Gabon : Avez-vous autre chose à ajouter ?
Bruno Ben Moubamba : En résumé, je dirai que le président Omar
Bongo avait comme ambition de faire du Gabon un pays de paix, il ne faut
pas que certains acteurs oublient que leur propre fondateur a tout fait
pour favoriser la paix au Gabon. Il n’y a pas de paix mais de la
violence passive là où les enfants de terminale sont privés de bac alors
qu’ils se sont préparés pour ça, ils ont payé les préinscriptions, ils
se sont organisés avec leurs familles.
Lorsqu’on fait des improvisations, comme on le voit dans le
dossier du bac 2013, ce n’est pas servir la paix sociale. Lorsque nous
voyons le gouvernement accuser ou soupçonner de crimes sacrificiels, on
se dit que ce n’est pas servir la paix, il est temps qu’il y ait des
jurisprudences dans le pays qui favorisent la paix.
Et la première en la matière c’est de permettre à tous les jeunes
de passer le bac. Le président de la République a prêté serment pour
servir les gabonais, il faut qu’il respecte son serment, car on n’est
pas le président de ceux qui vous ont seulement élu mais de ceux qui ne
vous ont pas aussi élu, c’est ça le sens de présider. On n’est pas le
président d’un clan ou d’un parti mais on est le président de tout le
monde. Il faut que le président respecte son serment constitutionnel, de
favoriser le bien être de tous les gabonais et la paix sociale. Dans
l’affaire du bac et les réformes de monsieur Moundounga, il n’y a pas de
paix sociale. Et ça c’est préoccupant, il faut que quelqu’un remet de
l’ordre dans le gouvernement.